Réseau Billital Maroobé Sénégal

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Les accidents divers, le vol de bétail, les agressions, les conflits avec les agriculteurs, la gestion des pâturages et des points d’eau, la santé animale, l’éducation des enfants, la formation des adultes, la participation aux prises de décision, les sécheresses et les intempéries constituent autant de défis à prendre en compte dans la bonne gouvernance du pastoralisme. Le bien-être animal et la résilience sont dans la mobilité. L’agenda des éleveurs transhumants est calqué sur celui de leurs troupeaux. La transhumance est en réalité une stratégie séculaire de résilience ! C’est une façon de sauvegarder le mode de vie pastoral menacé par la croissance démographique, l’urbanisation anarchique et la boulimie foncière des privés et des politiques, dans un contexte de changements climatiques, d’agressions multiples des ressources naturelles et d’acculturation.

Pour une transhumance apaisée, il est impératif de comprendre que les motivations des pasteurs transhumants sont loin d’être linéaires. La mobilité pastorale correspond, en réalité, à une véritable construction sociale, politique, économique, sans cesse renouvelée et réadaptée. Le suivi comparatif du bétail a montré que les troupeaux mobiles produisent 20% de plus que le bétail sédentaire. La mobilité joue donc un rôle-clé face aux aléas de toute nature : au cours des sécheresses récurrentes depuis les années 70, les troupeaux les plus mobiles ont généralement été les moins vulnérables. La mobilité permet de tirer profit de ressources naturelles (eaux et fourrages) qui varient en quantité et en qualité d’un lieu à un autre au cours de l’année. La mobilité est essentielle dans le cycle de la production, de la reproduction et de la commercialisation des animaux et de leurs déclinaisons.

Les éleveurs mobiles effectuent de nombreuses dépenses lors de leurs déplacements. Ils vendent et achètent des biens et servies tout au long de leurs parcours. Le long des circuits de transhumance, une famille dépense, en moyenne, 1 230 000 francs CFA et alimente les marchés à bestiaux et les aires d’abattage d’animaux sur pieds pour satisfaire ses besoins en nourriture, habillement et équipements divers. De gros marchés se sont développés dans les espaces internes et transfrontaliers. Ils génèrent de multiples activités économiques et procurent des ressources fiscales importantes pour les collectivités territoriales.

Le pastoralisme bénéficie, non seulement aux communautés pastorales, mais aussi à tous ceux qui exploitent l’ensemble des produits d’origine animale. La viande, le lait, les fibres, les cuirs, peaux et phanères, transformés ou pas, se retrouvent dans tous les marchés. La fumure, le travail et le transport par la traction animale sont exploités dans les zones rurales. Le secteur de l’élevage pastoral est une importante source de nourriture et de revenus pour la plupart des populations démunies. Il offre des emplois et contribue à l’émancipation économique des femmes et des jeunes, à qui il permet d’avoir des activités génératrices de revenus, avec un minimum d’investissements.

Pour les « communautés pastorales », le pastoralisme va au-delà de l’activité de production animale, il s’agit aussi d’un mode de vie, d’une culture et d’une identité à part entière, fondé sur un lien particulier entre l’homme, l’animal et la nature. Pour pérenniser et fructifier cette relation complexe, le RBM-SN veut contribuer, entre autres, à aplanir les contraintes qui plombent, le développement partagé du pastoralisme. Le RBM-SN veut travailler à minimiser les conflits entre agriculteurs et pasteurs qui peuvent revêtir parfois des formes tragiques. Par l’information et la sensibilisation, il veut lutter contre le vol de bétail et les nombreuses agressions et injustices qui hypothèquent le développement du secteur. Grâce au plaidoyer, il ambitionne d’amener les décideurs et les partenaires à soutenir l’émancipation du pastoralisme. En somme, le RBM.SN veut amener les parties prenantes à mieux, tolérer et encadrer la mobilité qui caractérise les sociétés pastorales afin de contribuer davantage à satisfaire la demande nationale en protéines animales.

Pour la fluidité de la mobilité pastorale, des efforts ont été réalisés pour ouvrir des couloirs de transhumance, matérialisés et géoréférencés, immatriculés et sécurisés sur la base d’accords sociaux solides. Ici comme ailleurs, le souhait des pasteurs et agropasteurs est de voir les décrets d’application du Code pastoral venir parachever la volonté politique affirmée de donner au pastoralisme les outils de sa préservation et de sa sécurisation. Libérer le potentiel du pastoralisme pour hisser le Sénégal sur les rampes du décollage économique, c’est possible !

Il faut assumer la volonté politique et investir dans la filière et ses niches porteuses. Les déclarations de Ndjaména et de Nouakchott sur le pastoralisme militent pour la Charte fondatrice de la mobilité sous-régionale en ces termes : « le pastoralisme est vecteur de croissance, de sécurité, de paix, de stabilité et de création d’emplois. Il contribue à faire reculer l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté dans les territoires qu’il anime et qu’il structure. »

Telle est l’ambition du RBM.SN à travers ce site internet et le plan stratégique de communication dont il vient de se doter avec comme slogan : le RBM au cœur de la résilience pastorale et comme devise : Dignité, Sécurité, Mobilité !

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